La restauration des paysages est cruciale
Quel que soit leur aspect – forêts, terres humides, pâturages, cultures agricoles ou autres – les paysages sains et productifs sont les pierres angulaires de la subsistance et de l’économie et fournissent l’essentiel des services écosystémiques dont les sociétés humaines dépendent. En dépit de leur importance, ces ressources sont de plus en plus menacées dans la plupart des régions du monde, notamment en raison des mauvaises pratiques en matière d’utilisation des terres, de la croissance démographique, de l’augmentation des revenus et du changement climatique.
Remédier à ces problèmes à travers la mise en œuvre de pratiques ayant fait leur preuve en matière de restauration des forêts et des paysages (RFP) serait très bénéfique tant pour le climat, que pour la sécurité alimentaire et la conservation de la biodiversité.
Aborder la restauration à l’échelle mondiale
Partout dans le monde, de plus en plus de dirigeants politiques et communautaires, d’agriculteurs, de scientifiques, d’entreprises et d’investisseurs se mobilisent pour la restauration des paysages. L’un des résultats majeurs de cette mobilisation est le Défi de Bonn – une démarche qui vise à ce que150 millions d’hectares de terres déforestées et dégradées soient restaurés ou en voie de l’être à l’horizon 2020 et 350 millions d’hectares d’ici à 2030. À ce jour, bien que 57 gouvernements et entités du secteur privé aient pris des engagements portant sur près de 170 millions d’hectares, il subsiste néanmoins de nombreux obstacles à franchir. En conséquence, la restauration effective des terres dégradées demeure à ce jour trop modeste pour faire évoluer la situation à l’échelle mondiale.
L’Initiative pour la restauration (TRI) est une étape importante des démarches mondiales pour la restauration des forêts à l’échelle des paysages. Soutenue à hauteur de 54 millions de dollars (USD) par des subventions en provenance du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et de 200 millions de dollars en provenance de divers partenariats, TRI est active en Asie et en Afrique pour pallier aux difficultés que de nombreux pays rencontrent en matière de restauration et pour les aider à atteindre leurs objectifs en la matière
Fonctionnement de l’Initiative
TL’Initiative met en commun les connaissances et les compétences de trois agences du FEM : l’UICN (agence cheffe de file), l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE). Elles travaillent en partenariat avec 10 pays où des opportunités significatives de restauration existent et dans un cadre flexible qui permet de s’attaquer aux principaux obstacles à la restauration. Avec cette combinaison inédite de parties prenantes et leurs objectifs communs en matière de restaurations de paysages dégradés et déboisés, l’Initiative crée un terreau favorable à l’échange des connaissances entre pays du Sud et au renforcement des capacités, tout en limitant les dépenses que cela occasionne.
Dans chacun des pays partenaires, les interventions effectuées dans le cadre du projet porteront sur quatre domaines clés :
- L’élaboration et l’intégration des politiques permettant l’établissement dans chaque pays d’un environnement propice à la restauration ;
- La mise en œuvre des programmes de restauration et des initiatives complémentaires fournissant un soutien direct à la mise en œuvre des opérations de restauration ainsi que des modèles ajustables qui permettent leur élargissement ;
- Le renforcement des capacités et la mobilisation de fonds en soutien aux démarches visant à débloquer des fonds supplémentaires et à les mobiliser pour la RFP, ainsi que pour le renforcement et l’amélioration des capacités des pays, des institutions et des populations en matière de planification et de gestion des forêts et des paysages; et
- L’échange de connaissance et partenariats fournissant un soutien à l’expérimentation et aux échanges en matière d’expériences innovantes et de meilleures pratiques, aux programmes de sensibilisation sur les besoins et opportunités de RFP et à l’élaboration et au renforcement des partenariats les plus importants.
Structure du programme
TRI se décline en 11 projets nationaux, dont deux au Kenya. Ces projets à l’échelle des pays sont complémentés par le projet Apprentissage, financement et partenariat au niveau mondial, qui a pour mission de coordonner le programme, d’assurer et son suivi de mettre en place une gestion adaptative, et de fournir un appui technique supplémentaire aux pays qui en ont besoin dans chacun des quatre domaines d’intervention précités.
L’Initiative pour la restauration en résumé
Pays ou région : 11 projets nationaux dans 10 pays d’Asie et d’Afrique, 1 projet de soutien global
Durée : Durée moyenne de 5 ans, la plupart des projets ont été lancés à la fin 2018
Fonds : 54 000 000 USD en subventions du FEM, 201 000 000 USD par un financement conjoint
Accords institutionnels :
- Mise en œuvre par l’UICN, la FAO et le PNUE
- Exécution des projets nationaux essentiellement via les agences ou ministères des États ou, dans certains cas, par des ONG.