Le projet TRI en Guinée-Bissau œuvre pour la restauration des écosystèmes de mangrove, qui figurent parmi les plus productifs mais aussi les plus menacés au monde. Présents dans les zones intertidales des côtes, ces écosystèmes se composent principalement de palétuviers qui s’adaptent facilement à l’environnement salé. Cette adaptation se traduit notamment par un système racinaire complexe qui se développe au-dessus et au-dessous de la surface de l’eau et permet aux palétuviers de s’implanter solidement. Ainsi, ces systèmes racinaires aident à prévenir l’érosion côtière et fournissent un habitat et une zone d’alevinage et d’alimentation pour de nombreuses espèces de poisson et d’autres organismes. En outre, les écosystèmes de mangroves fournissent une protection côtière contre les tempêtes et permettent de stocker le carbone et d’assurer une source d’aliments, de bois et d’autres moyens de subsistance.
En Guinée-Bissau, les mangroves font face à un nombre important de menaces, la principale étant leur conversion au profit de l’agriculture ou de l’aménagement du littoral. À cause de ces facteurs notamment, la surface totale recouverte par les mangroves a diminué de 32 % depuis 1940.
Le pays est connu pour ses rizières en zone côtière sur des terres où la forêt de mangrove a été défrichée, protégées de l’eau de mer par des digues de terre. Ce type d’exploitation requiert un entretien permanent pour maintenir et solidifier les digues. Or si les rizières sont désaffectées à cause d’une pénurie de main d’œuvre, d’une modification de la fréquence des pluies ou d’autres facteurs, et si les digues sont laissées en l’état, les marées ne peuvent plus pénétrer assez profondément dans la zone pour permettre la restauration naturelle des mangroves et les sols deviennent extrêmement salés et acides. Une telle situation est préjudiciable tant pour les agriculteurs que pour l’environnement.
Le projet TRI en Guinée-Bissau vise à inverser la tendance en aidant les populations à augmenter la productivité des champs agricoles existants et à restaurer les champs désaffectés. Pour ce faire, le projet collabore avec les populations pour réhabiliter les rizières qu’elles considèrent comme essentielles à leur sécurité alimentaire, en leur fournissant les ressources nécessaires au renforcement des digues et à l’amélioration de la gestion de l’approvisionnement en eau des zones de culture. En retour, les villageois s’engagent à aplanir la partie supérieure des digues des rizières abandonnées afin de permettre à la mer d’entrer à nouveau et aux plantules de palétuviers (appelées «propagules») de reprendre leur croissance. Cela permet la restauration naturelle des mangroves.
Actualités et mises à jour
- Where rice, mangroves and dikes connect in Guinea Bissau (en Anglais)
- « Arroz e Mangal » : L’analyse participative du territoire pour identifier les opportunités de restauration (en Haut!)
The particpatory territorial diagnostic was undertaken collaboratively by en Haut!, IBAP and IUCN