Vers une définition correcte des aires marines protégées

Ile de Jeju, République de Corée, 8 septembre 2012 (UICN) -Dans un contexte marqué par la dégradation des ressources naturelles du monde et de ses océans, il devient vital d’établir clairement la façon dont les différents pays progressent dans leurs actions de conservation en faveur de l’environnement. C’est dans cette optique que l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) publie aujourd’hui de nouvelles directives sur la gestion des aires marines protégées (AMP) visant à appuyer les efforts de protection des océans.

Boats in Sa'anapu marine protected area, Samoa

Les Directives pour l’application des catégories de gestion des aires protégées de l’UICN aux aires marines protégées ont pour but de clarifier les éléments les plus importants et prioritaires des AMP, aidant ainsi les pays à mesurer leurs réussites avec plus de précision. Les nouvelles directives définissent les caractéristiques des AMP, infirmant la tendance des organismes consultatifs de la pêche consistant à prétendre que les mécanismes régissant les zones de pêche seraient assimilables à des AMP. Ce document dispose également que les zones comportant des conduites d’hydrocarbures et des parcs éoliens ne seront pas considérées comme étant des AMP à moins qu’elles ne soient aménagées suivant des prescriptions bien définies et prévoient des objectifs de conservation à long terme.

« Il est temps que l’on arrête de prétendre que l’océan est mieux protégé qu’il ne l’est en réalité. Bien comprendre ce qui est effectivement protégé dans l’océan et les modalités de cette protection revêt une importance capitale pour les progrès de la conservation mondiale », déclare Dan Laffoley, vice-président chargé des questions marines de la Commission mondiale des aires protégées de l’UICN. « Les directives que nous avons publiées visent à clarifier les aspects les plus importants des aires marines protégées. Elles aideront les pays à déterminer leurs réussites de manière plus précise. En l’absence d’une telle information, il est malaisé de responsabiliser le mécanisme de détermination des aires marines protégées ».

Selon la définition de l’UICN, une aire protégée est : Un espace géographique clairement défini, reconnu, spécialisé et géré par des moyens légaux ou d’autres moyens efficaces, visant à assurer la conservation à long terme de la nature et des services écosystémiques et valeurs culturelles qui y sont associés. En appliquant une telle définition, il sera beaucoup plus difficile de prétendre que des actions ayant un but d’exploitation, telles que les pêcheries, représentent des AMP protégeant les océans. Si des zones marines donnent lieu à une activité extractive sans s’assortir d’objectifs de conservation à long terme et de récupération océanique, elles ne sont pas des AMP.

Les catégories de l’UICN pour les aires protégées sont applicables à tous les types d’aires protégées. Cependant, comme les AMP sont moins nombreuses que les aires protégées terrestres, elles ne bénéficient pas du même degré d’expérience et de connaissance, ce qui donne lieu à un manque de cohérence dans l’application des catégories. C’est ainsi que parmi les AMP qui ont été catégorisées, la moitié environ l’ont été incorrectement parce que la désignation de l’AMP (par exemple, Parc national, Sanctuaire, etc.) a été employée pour en déterminer la catégorie, et non les objectifs de gestion. Une confusion se produit souvent quand des sites ont été incorrectement catégorisés sur la base des activités qui y ont lieu, et non sur celle des objectifs déclarés de leur gestion. De plus, lorsque des aires protégées couvrent des étendues à la fois terrestres et marines, les objectifs de la composante marine de ces aires protégées sont le plus souvent ignorés dans la catégorisation des sites.

« Alors que nous approchons inexorablement de ce qui pourrait s’annoncer comme un événement d’extinction majeur, nous avons besoin d’actions de conservation correctes et significatives, conduisant à une restauration de l’océan, de sa résilience et de sa santé », déclare Carl Gustaf Lundi, directeur du Programme marin et polaire mondial de l’UICN. « Ces dernières années, les pressions poussant à produire des comptes rendus de réussites ont donné lieu à des affirmations erronées comme quoi de vastes étendues océaniques bénéficieraient d’une protection adéquate. Le moment est venu d’être réaliste sur notre définition des AMP ».


Pour plus d’information, prière de contacter :
• Maggie Roth, Relations médias UICN, m +41 79 104 2460 email maggie.roth@iucn.org
• Brian Thomson, Relations médias, m +41 79 721 8326, email brian.thomson@iucn.org

Matériels pour médias :
Programme marin et polaire de l’UICN : https://www.iucn.org/about/work/programmes/marine/
Pour l’ensemble complet des directives, visitez : www.iucn.org/pa_guidelines
Des ressources complémentaires sont disponibles à : www.cbd.int/protected/tools/
Contribuez au renforcement des capacités pour une Planète protégée à : www.protectedplanet.net/

À propos de l’UICN
L’UICN aide la communauté mondiale à trouver des solutions pragmatiques aux problèmes d’environnement et de développement les plus pressants. Organisation mondiale la plus ancienne et la plus grande parmi celles qui s’occupent d’environnement, l’UICN compte plus de 1200 membres, représentant des gouvernements et des ONG, et près de 11 000 experts volontaires dans quelque 160 pays.

Ses travaux sont assurés par plus de 1000 collaborateurs dans 45 bureaux et des centaines de partenaires dans les secteurs public, privé et des ONG de par le monde, www.iucn.org www.facebook.com/iucn.org, www.twitter.com/iucn,
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