Patrimonio mundial

Le changement climatique et le Patrimoine mondial

Monarch Butterfly Reserve, Mexico

Le changement climatique est la menace potentielle la plus grave pour les sites naturels du Patrimoine mondial, mais ces sites peuvent aussi faire partie de la solution

Impact sur les sites naturels du Patrimoine mondial

D’après l’Horizon du patrimoine mondial de l’UICN – la première évaluation mondiale du patrimoine mondial naturel – le changement climatique pourrait bientôt devenir la menace la plus répandue pour les sites naturels inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. En 2014, les effets du changement climatique se faisaient déjà sentir sur 35 sites inscrits en raison de leur valeur naturelle exceptionnelle (sur 238 sites naturels au total en 2016).

Seuls des efforts concertés sur le plan mondial peuvent contribuer à répondre aux menaces posées par le changement climatique, mais il est important d’améliorer la résilience des sites menacés en minimisant d’autres éléments de pression.

Les sites marins et côtiers sont confrontés à des difficultés particulières en raison de l’élévation du niveau de la mer, l’acidification des océans et la gravité des événements météorologiques extrêmes. Dans la Grande barrière australienne, le système de récifs coralliens le plus grand de la planète, le réchauffement des eaux provoque le blanchiment des coraux, et l’acidification des océans porte atteinte à la croissance et à la survie des coraux. Dans les Îles Salomon, à East Rennell, un site du patrimoine mondial inscrit sur la Liste du patrimoine en péril en raison de la déforestation, l’accroissement de la salinité du lac Tegano, dû à l’élévation du niveau de la mer, a entraîné une pénurie d’eau douce et de nourriture pour les communautés locales. 

Des solutions fondées sur la nature pour faire face au changement climatique

 

Les sites naturels du Patrimoine mondial ne sont pas seulement des lieux emblématiques et exceptionnels ; ils contribuent aussi de façon importante au bien-être humain, selon l’étude « The Benefits of Natural World Heritage » (Les avantages apportés par le patrimoine mondial naturel) réalisée conjointement par l’UICN et le Centre mondial de surveillance de la conservation du PNUE.

Les sites naturels du Patrimoine mondial contribuent à la stabilité climatique de la planète en stockant des quantités importantes de carbone. Les forêts des sites du Patrimoine mondial dans les régions tropicales stockent 5,7 milliards de tonnes de carbone.

Les deux tiers des sites naturels de la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO sont des sources importantes d’eau et près de la moitié contribuent à la prévention de catastrophes naturelles, notamment des inondations ou des glissements de terrain.

En Inde et au Bangladesh, la protection contre les inondations apportée par le littoral de mangroves des Sundarbans, qui s’étend sur 2200 km, nécessiterait la construction d’infrastructures pour un coût de 300 millions de dollars des Etats-Unis. 

L’étude sur les avantages apportés par les sites du patrimoine naturel comporte 23 études de cas, dont trois qui expliquent la contribution possible des sites du Patrimoine mondial à la réponse au changement climatique:

Les milieux naturels sauvages : un atout contre le changement climatique

La protection des milieux naturels sauvages au titre de la Convention du patrimoine mondial et l’amélioration de leur connectivité contribueraient à faire face au changement climatique et à la perte de la biodiversité, d’après des spécialistes du milieu naturel.

Ces vastes paysages intacts jouent un rôle central pour permettre aux espèces de survivre aux changements climatiques, en leur assurant des refuges ou des possibilités de dispersion. Ainsi, la Zone de conservation de Guanacaste, un site du patrimoine mondial du Costa Rica, relie le littoral aux chaînes de montagnes, ce qui permet aux animaux et aux plantes de se déplacer vers des altitudes plus élevées en cas de réchauffement climatique ou d’élévation du niveau de la mer.

Sur les 229 sites naturels inscrits sur la Liste du patrimoine mondial en 2015, 63 comprennent des milieux sauvages qui s’étendent au total sur 85 millions d’hectares, c’est-à-dire près des deux tiers de la superficie terrestre totale des sites du Patrimoine mondial. Cependant, un grand nombre de zones intactes et exceptionnelles, soumises actuellement à des menaces croissantes sur le plan mondial, notamment en raison du changement climatique et d’activités industrielles, ne sont pas protégées au titre de la Convention sur le patrimoine mondial.

Dans le cas de huit zones sauvages sur les 24 identifiées comme des sites d’importance mondiale, moins de 1% de leur superficie totale se trouve à l’intérieur de sites du Patrimoine mondial, et deux ne bénéficient d’aucune protection au titre du patrimoine mondial, notamment les forêts sèches du Chaco, qui représentent la région forestière la plus étendue de l’Amérique du Sud après l’Amazonie.

L’UICN prépare actuellement des lignes directrices relatives à cette approche axée sur les milieux naturels sauvages dans le cadre de la Convention du patrimoine mondial ; elles devraient être présentées en 2017.

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